Sandrine Riart
Psychologue à domicile
 
Sandrine Riart, Psychologue à Saint-Clar-de-Rivière
 
 
Disponible aujourd'hui de 9h à 12h30 et de 14h à 19h
 
06 19 28 29 10
 
101 Rue des Savonniers, 31600 Saint-Clar-de-Rivière, France

Pourquoi un psychologue se fait-il superviser ?


Les patients ou notre entourage nous demandent parfois : "mais comment vous faites pour entendre toute cette souffrance ? " "Un psy qui va voir un autre psy, mais pourquoi faire ? " "Comment tu fais quand tu es en difficultés avec un patient ? " 

Cet article s'adresse aux psychologues, mais aussi à toute personne qui s'interroge sur l'intérêt de la supervision en psychologie.

 

Mon expérience de la supervision

J'ai accompagné des étudiants pendant plusieurs années pendant leur stage, pour certains, nous avons poursuivi avec des séances de supervision et puis j'ai décidé d'en faire une activité à part entière, et aujourd'hui, je propose des séances de supervision en visio. J'ai choisi la modalité en distanciel car il est souvent difficile de se dégager du temps, de pouvoir faire la supervision sur son temps professionnel et non sur son temps personnel. Les psychologues peuvent ainsi, intégrer le temps de supervision en visio dans leur temps de travail ou du moins, trouver plus facilement un créneau sans en perdre avec le trajet. J'ai bien évidemment, moi même, suivi une supervision pendant plusieurs années, j'ai participé et participe encore à des échanges de pratique entre pairs. Pour asseoir ma pratique, j'ai suivi un module de formation sur la supervision et j'ai enrichi ma réflexion avec différents ouvrages (les outils de la supervision dans les métiers de l'accompagnement, Florence Lamy et Michel Moral; La supervision en psychanalyse et en psychothérapie d'Alain Delourme et Edmond Marc), et je continue à y travailler, à me questionner, à tenter de faire évoluer ma pratique (ne suis-je pas aller trop loin ? Devrais-je l'inviter à chercher plus loin ? ai-je été suffisamment étayante ? etc.).

 

Pourquoi chercher un superviseur ?

Je dirai que la première raison est certainement que notre métier exige un engagement éthique et un questionnement permanent. Il n'y a pas de certitudes, de réponses toutes faites. Quand on travaille avec de l'humain, on travaille sur un "matériel" mouvant, changeant, on travaille également à partir de nous et sur nous-même. Nous évoluons en permanence et notre pratique le doit aussi. Lamy et Moral, dans leur ouvrage, parlent de zones d'ombre, que la supervision permet de mettre en lumière. J'aime bien cette image, car oui, quand on regarde de près une situation, qu'on tourne en rond pour comprendre ce qui se passe pour ce patient là en particulier, qu'on sent que ça bloque, que ça n'avance pas, on bute sur les mêmes éléments qui reviennent en boucle. La supervision peut nous aider à prendre du recul, à observer sous un autre angle la situation, à révéler des points que nous n'avions même pas soupçonné, ou que nous avions repéré, mais qu'une part de nous refusait de voir. 

Pour beaucoup de jeunes professionnels que j'ai accompagné, revient également la demande de se sentir plus "légitime". Ils ne sentent pas suffisamment "outillés", ils n'osent parfois pas intervenir lors des transmissions, des réunions. L'espace de supervision leur permet de prendre confiance, de confirmer certaines analyses, de réfléchir aux moyens de les amener, de les travailler. De même, dans les accompagnements individuels, il y a souvent une forme d'anxiété de performance ("il faut que je sois à la hauteur, il faut qu'il y ait des résultats"), qui nous amène à nous améliorer, mais qui peut également nous freiner et nous empêcher de penser. Dans mon expérience, j'ai appris qu'il était nécessaire d'apprendre le "lâcher prise", de s'écarter de nos savoirs, pour parvenir à une réelle Rencontre, tout en gardant à l'esprit un cadre éthique et déontologique afin de ne pas se perdre. 

Enfin, il me semble aussi essentiel d'être soutenu dans sa pratique, car ce métier peut être usant, fatigant. Ne pas être isolé, partagé son ressenti, son vécu est aussi essentiel pour parvenir à se préserver. L'institution peut être maltraitante, on est confronté à des personnalités diverses, le psy peut être la "cible" de certaines projections, tout ceci nécessite de comprendre certains enjeux, certains processus afin de s'en distancier. Le positionnement professionnel est à construire tout au long de sa pratique, mais les tatônnements du début peuvent être soutenus par l'expérience partagée de collègues expérimentés, tel que le superviseur. 

 

Comment chercher un superviseur ? 

Il n'y a pas de recette miracle et la recherche se fera différemment en fonction de chacun. Cela se fait souvent au sein de son réseau, avec un prof ou un intervenant de l'université, avec un ancien tuteur de stage, avec un superviseur qu'un collègue nous a conseillé. Tous les psychologues ne proposent pas de supervision, alors comment s'y retrouver quand personne dans notre réseau ne peut nous orienter ? Sur le net, on peut trouver des liens, des sites de psy qui proposent cet accompagnement. Un superviseur a généralement un peu d'expérience derrière lui. La plupart des personnes cherchent un professionnel avec une pratique similaire, une grille de lecture ou des outils thérapeutiques qui correspondent (que ce soit une approche TCC, psychanalytique ou psychodynamique, ACT thérapie, EMDR, hypnose, systémique, intégrative...), ou auprès d'un public, avec une expérience dans un domaine similaire au supervisé (public âgé, enfants, adolescents, personnes en situation de précarité, criminalité, victimes de traumatismes...). Le 3ème critère qui revient souvent est le facteur géographique. On cherche généralement quelqu'un qui se situe près de notre lieu de travail ou de notre domicile.  Nous sommes de plus en plus nombreux à proposer ces séances en visio, ce qui permet d'élargir son champs de recherche, de trouver quelqu'un qui correspond à ses critères, sans se limiter au lieu. Mais tout le monde n'est pas non plus à l'aise en visio. Enfin, on peut chercher un superviseur en fonction de critères relationnels et didactiques (comment se déroulent les séances ? puis-je m'exprimer en toute confiance ? ...).

 

Les ingrédients d'une bonne supervision ? 

Qu'est ce que l'on recherche comme objectif en supervision ? Développer et améliorer sa pratique clinique, se sentir plus légitime, prendre confiance, se réajuster, avoir un espace de soutien, de réflexion... Une bonne supervision est celle qui répond en premier lieu à vos attentes. Et je souhaite vous partager des facteurs qui me paraissent essentiels : 

-facteurs relationnels : ne pas se sentir jugés. Comment livrer ses doutes, oser dire j'ai fait ça mais je n'aurai peut être pas dû... ? si on a quelqu'un en face de soi qui va porter son regard noir, qui va nous faire sentir que nous sommes nul, que nous ne comprenons rien ? Bien sûr qu'on peut sortir d'une séance de supervision en colère, dans le doute. Il s'agit de remise en question mais sur un mode constructif, je suis invité à y réfléchir, on ne m'impose pas une pensée. Il faut donc se sentir à l'aise, cela tient à la personnalité du superviseur, à sa capacité à mettre à l'aise le supervisé et à la relation qui va s'établir entre les deux. 

-didactiques. Le superviseur doit donner les moyens de réfléchir, de construire une analyse clinique, d'amener le supervisé à entrevoir d'autres aspects de la situation, d'intégrer l'analyse de la relation entre le patient et lui, et d'autres aspects en fonction de son référentiel. Il s'agit de faire preuve de pédagogie, d'amener aussi des éléments théoriques, des références, des aspects déontologiques et éthiques quand cela parait pertinent. 

- d'évolution. Il me semble important qu'il y ait une perception d'évolution, que ce soit pour le superviseur et le supervisé. Cela ne signifie pas qu'il faut à tout prix atteindre un objectif, de se mettre une certaine pression là dessus. Non, il s'agit plutôt de voir au fur et à mesure des séances, que des éléments ont pu être intériorisés, que des éléments d'analyse surgissent de la part du supervisé de façon spontanée, là où au démarrage, ils étaient amenés uniquement par le superviseur. Le supervisé doit avoir le sentiment que ces séances l'aident à améliorer sa pratique, que cela répond à ses attentes. 

Vous l'aurez compris, je suis intimement convaincue de la nécessité de ce travail de supervision, que ce soit pour le patient ou le psychologue. Je fais partie de ceux qui pensent que ce temps devrait être obligatoire. J'espère que cet article vous aura donné des éléments de réponse ou tout du moins de réflexion...

Si vous souhaitez découvrir ma page sur la supervision et prendre rdv, c'est par là : sandrine Riart

 

 


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